Jordan Peele, Ari Aster, Robert Eggers, et maintenant Zach Cregger. Voilà quelques années que presque tous les réalisateurs émergent du cinéma d’horreur outre-Atlantique. Comme un portrait de l’Amérique, bien sûr, car Hollywood n’a toujours été que son substrat, une Amérique terrifiée, en perte de repères, qu’Aster a bien décrit dans son dernier Eddington — présent à Cannes, mais qui souffre de la comparaison avec Évanouis (Weapons). Le second film Zach Cregger.
C’est juste bon ! Purement et simplement bon, et on regretterait presque de ne pouvoir s’arrêter là, pour dire : courez-y ! Oui mais justement, il y a cette manière de courir, les deux bras en arrière, le corps élancé comme luttant contre un vent de face, tout droit, filant comme une balle dans le silence de la nuit. Le film s’ouvre sur ça : des enfants qui courent dans la nuit. La scène est d’une rare poésie : la musique, les légers panoramiques, tout ça nous plonge dans une scène à la fascinante beauté. Car ce qui ressemble à une fugue organisée, est en fait le coeur de l’horreur, des enfants qui courent sous emprise, pour aller ou ? Disparaître.
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