Films de commandes

La semaine dernière, à peine un mois après Le dernier Duel, sortait sur les écrans House of Gucci de l’ami Ridley Scott. Tout ça, si proche du dernier Spielberg, Villeneuve, Almodovar et Anderson (Wes). Finalement, les vieux hommes blancs ont peut être encore de l’avenir.

Almodovar, Anderson, sont dans l’auto-parodie. Ce n’est pas que les films soit particulièrement plus mauvais que la fois d’avant, mais simplement, toujours le même blabla de leurs auteurs. Le même univers, qu’on nous vend toujours différent, « renouvelé », mais qui n’est que cet énième film de Woody Allen avec un psychanalyste et des jolies femmes. Woody Allen, au moins, a admis sa finitude. Spielberg en pense autre chose, comme Villeneuve, qui tous deux espèrent réinventer des classiques. Si Spielberg se foire complètement, Villeneuve sauve les meubles avec un Timothée des plus Alpha. Mais c’est là le drame : deux grands réalisateurs de film grand public pondent de vagues reminiscence du passé. Si Dune aime à se croire précurseur, avec de très beaux effets et de beaux jeunes acteurs, il n’en reste pas moins banal, avec, certe, une femme noire remplacant un homme blanc. Hormis la narration légèrement rétrograde du héros colonisateur blanc, c’est surtout la grammaire filmique qui est d’un profond ennuie. Film classique, d’auteur, mais tenant sur un scénario qui ennuierait une mouche, l’effort est louable, je ne le nie pas. Il est juste, à l’époque ou HBO Max pointe le bout de son nez, un peu vain. Spielberg, quand à lui, n’essaye même pas de changer ni le scénario ni la grammaire, et nous livre en 2021 écrit en 1957 dénoté « conscient » (dois-je en ajouter ?).

Ridley Scott, pour finir, ce petit salopard des studios comme aiment le décrire nos amis francophones, livrerait deux « films de commandes ». 

Le dernier Duel « Matt Damon se bat avec Adam Driver » est en réalité sans doute le plus grand film de 2021. Un fable cruelle, féministe, qui a même le culot de jouer avec la grammaire cinématographique comme l’aurait fait Lumet. Flashback, triple narration, différentes vues d’une même scène : voilà bien de quoi satisfaire le cinéphile, comme le chaland, qui y trouve son compte dans une scène de viol dédoublée a réveiller les conscience.

Après ça, House of Gucci, fresque monumentale qui espère rivaliser avec le Parrain ? Plus simplement, après le chef d’oeuvre, un beau film, qui prends du temps à aimer ses acteurs, ses décors, ses costumes. Suis-je censé préferer la branlette d’un Spielberg ou d’un Villeneuve « The first audience member I wanted to please was myself. », ou l’amour de Scott pour l’excitation de Pacino, l’hystérie de Gaga, la noirceur de Driver et l’exubérance de Leto. 

Film de commande, ou film d’auteur ? Je crois que j’ai choisi mon camp.

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