from where I stand

I don’t know what she’s so mad about – from where I stand, I did nothing wrong!

Cela fait des mois que je n’ai pas écrit ici. Cela fait des mois que j’avance sans boussole. J’ai esquissé ici et là quelques mots sur Lettre à John, mon premier long métrage. J’ai écrit un article qui en parle, et puis j’ai tout de suite replongé ; car finir Lettre à John, et mener une vie professionnelle, fonde un gouffre dans lequel je me suis perdu pendant les derniers mois. Ce gouffre, c’est celui d’un homme con, d’un jeune homme qui ne veut jamais faire ce qu’on attend de lui, ou qui ne sait pas dire non. Les pérégrinations d’un Gabriel trop curieux. Curieux au point qu’il a passé les derniers mois loin du cinéma, et que cela continuera sans doute. Curieux au point que sa vie se scinde, entre deux pôles, et qu’alors tout le Gabriel du passé perd sa vraisemblance.

J’ai réalisé mon premier long métrage, et pourtant, je ne suis plus un réalisateur.

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C’est ça ? Un film.

(On a fait un long avec Isée, Juliette, Rime et Jean-Baptiste : Lettre à John)

Je ne suis pas un militant. Il fallait que je commence par là, je crois. Comme Leo Proudhammer, l’homme qui meurt[1]Sans doute le meilleur livre que j’ai lu de ma vie. de Baldwin, j’ai bien du mal à représenter quoi que ce soit. Heureusement, on ne me le demande pas. Comme Leo, je crois être un peu un artiste. Je ne sais pas ce que ça veut dire, et je ne sais pas l’expliquer à mes parents. J’aimerais vraiment être un type normal, poursuivre des études normales, et ne pas penser à autre chose que si la société va m’accepter. Mais je suis là, hors étude, complètement perdu entre autre, à vivre une vie qui ne sera jamais que la mienne. J’en ai tant de la fierté que de la pitié, un peu honte aussi. Un peu honte de ne pas savoir vivre comme les autres. Hier, je sortais d’une séance d’un film sur un homme qui meurt[2]Le soporifique mais marquant Seule la terre est éternelle., quand je croisai des jeunes. De mon âge sans doute, peut être un peu plus jeunes ? Ils sortaient, ils étaient en groupe à s’amuser ; moi j’étais seul. Ils avaient l’air beaucoup plus jeune que moi, mais ils ne l’étaient peut être pas. Je n’ai jamais eu l’âge que j’aurais dû avoir. Ma jeunesse n’a jamais existé, et pourtant, je suis quand même jeune. Je tatonne, je ne connais personne. J’ai sans faire exprès sauté une étape, trop d’étapes que j’ai enjambées et regardées en riant sur le bas côté, mais trop d’étapes que je n’ai pas faites, et quand j’arrive sur les reliefs d’aujourd’hui, je suis peut être, moins préparé. Comme en randonnée, j’ai des ampoules aux pieds. J’ai du mal, chaque jour, à savoir où je vais. Enfin bon, comme tout le monde.

References

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1 Sans doute le meilleur livre que j’ai lu de ma vie.
2 Le soporifique mais marquant Seule la terre est éternelle.
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La question qui tue

Jeudi soir, alors que j’aurais dû être en train d’absorber la vacuité de mon existence occidentale autour d’un verre avec des jeunes de mon âge, je me rendais à un rendez-vous pour jeunes se croyant trop intellectuels pour faire des choses de leur âge. Ce fût très intéressant, et à la fois un peu désolant, peut être, de voir que certains réfléchissent à beaucoup de choses, pour un seul but en fait : celui d’être le plus malin. Je n’y échappe pas, peut être. Peut être que ces phrases mal tournées ont pour seul objectif de vous faire croire que je suis le plus malin, ou peut être que j’essaie d’y présenter ma pensée de manière quelque peu divertissante. A vrai dire, je n’en sais rien. Je sais en tout cas, qu’en littérature, mes professeurs me détestaient. 

Bref, après m’être restauré comme un startupper (nous étions à l’école 42), et soudainement pris d’une folle envie d’aller digérer au fond de mon lit (hamac), je décidais de partir. Je tombais là sur un homme très sympathique, qui, comme moi, cherchait la sortie.

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Films de commandes

La semaine dernière, à peine un mois après Le dernier Duel, sortait sur les écrans House of Gucci de l’ami Ridley Scott. Tout ça, si proche du dernier Spielberg, Villeneuve, Almodovar et Anderson (Wes). Finalement, les vieux hommes blancs ont peut être encore de l’avenir.

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Le gros plan chez Cassavetes – amour

He leaned up a little and watched her face. Her face would now be, forever, more mysterious and impenetrable than the face of any stranger. Strangers’ faces hold no secrets because the imagination does not invest them with any. But the face of a lover is an unknown precisely because it is invested with so much of oneself. It is a mystery, containing, like all mysteries, the possibility of torment.[1]Il se pencha et regarda son visage. A l’avenir, son visage serait alors plus impénétrable que levisage d’un étranger. Un visage étranger n’a pas de secret car on n’y rêve rien ; mais le … Continue reading

James Baldwin, 1962, Another Country.

Regarder un film de John Cassavetes, c’est un peu comme retrouver de vieux amis. On voit Gena, John, Falk ou Gazzara, mais aussi Seymour Cassel ou David Rowlands, qui toujours ponctuent l’œuvre du cinéaste. Mais plus que ça, du grand rôle au figurant, chaque personnage semble être particulier ; chaque visage semble cacher une nouvelle infinité, une vie entière. Cassavetes filme tout et tout le monde en gros plan. Il le fait si souvent qu’on pourrait croire à une lâcheté, une facilité. Pourtant, chaque plan, chaque visage nous marque, et l’on garde toujours un profond souvenir d’un film du new-yorkais. Souvent mal éclairé, toujours secoué, le gros plan est ici malmené, mais c’est pour une cause bien universelle.

En quoi le gros plan chez Cassavetes est-il un acte d’amour révolutionnaire ?

References

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1 Il se pencha et regarda son visage. A l’avenir, son visage serait alors plus impénétrable que le
visage d’un étranger. Un visage étranger n’a pas de secret car on n’y rêve rien ; mais le visage d’un
amant nous est inconnu, justement parce qu’on n’y projette tant de nous. C’est un mystère,
contenant comme chaque mystère, la possibilité d’un tourment.
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Représentation contemporaine des natifs américains

A la cérémonie des Oscars de 1973, une Amérindienne, Sacheen Littlefeather, monte sur scène à la place de Marlon Brando. L’acteur vient de gagner la statuette pour son rôle dans Le Parrain, et pourtant, il refuse l’honneur. Littlefeather donne alors un discours sur le traitement des Amérindiens à Hollywood et dans la société américaine. De Stagecoach à Hostiles, les Natifs américains sont des figures archétypales du cinéma. Dès son invention, des réalisateurs et acteurs natifs sont au pouvoir, mais leur souveraineté est vite perdue. Dans les années vingt, The Vanishing Indians, ou The Silent Enemy, parlants de la famine, montrent les populations en sursis. Le western gagne du terrain… Après la Grande Dépression, les indiens prennent alors le rôle qu’ils assumeront pendant des décennies, celui de guerriers ou de mystiques, de femmes hyperséxualisées. Pendant des années, les indiens perdent la bataille, avant de se faire rattraper par le mouvement hippie. Pourtant, l’image du natif est encore détournée par les blancs, qui cherchent à se refaire une morale. L’identité des Amérindiens est profondément liée à Hollywood et leur représentation est connue à travers le monde entier. Dans le documentaire Reel Injun, le réalisateur cris[1]Peuple autochtone d’Amérique du nord. Neil Diamond raconte son enfance, quand il se sentait obligé de jouer l’indien face au cowboy, et de porter des plumes et des costumes inspirés d’un peuple tout à fait différent du sien, le peuple des plaines. Car si l’identité indienne a été montrée par Hollywood, elle s’est surtout fondée sur un amalgame et une généralisation de l’expérience autochtones ; l’Indien d’Hollywood n’a jamais existé, et pourtant, il est connu de tous. Aujourd’hui, la simple représentation d’un Natif Américain se place alors dans une logique post-moderne, tellement le bagage cinématographique est lourd de sens.

References

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1 Peuple autochtone d’Amérique du nord.
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Plongée dans le disque

C’est une de ces choses que l’on fait quand on a plus rien à faire, quand on ne veut pas réviser les partiels, en flottement, dans ces périodes que je déteste. Mon ordinateur fixe est une ensemble bouillonnant de fichiers et de dossiers qui s’entremêlent les uns avec les autres. CORPS est en trois parties, avec des sauvegardes aléatoires, j’ai tous les rushs de quasiment tous mes films. Mon ordinateur, c’est un bordel quand il s’allume, comme si on entrait dans une maison habitée depuis 40 ans par quelqu’un qui garde tout. J’ai aussi un disque dur externe, 2 To, quasiment plein. Mais voilà, cet été je prévois de travailler un peu sérieusement, de monter des films, au moins deux, et cette situation ne peut plus durer !! J’entreprends alors de trier mon disque, de réinitialiser mon ordinateur.

La peur du vide

Ça y est, j’ai fini la faculté. J’ai tellement fini la faculté que je suis toujours incapable d’écrire trois lignes sans faire une faute. J’ai fini la fac, j’ai de nouvelles facultés. Et puis passé les première heures à faire des jeux de mots, un constat subite me frappe. JE ME FAIS CHIER. Et pourtant… Et pourtant je suis quasiment overbooké. Je tourne trois films dans les deux prochains mois, dont un que je réalise. Alors quoi, je devrais profiter des vacances, de quelques jours de vide, c’est ce que les gens font. Profiter, ne rien faire qu’apprécier le soleil sur ma peau, qu’apprécier l’alcool dans mes veines, c’est beau mais je n’y crois pas.

J’ai encore craqué mon slip.

Petit article marrant pour vous raconter que j’ai encore craqué mon slip, et puis pour trancher, un peu, avec la teneur pas du tout marrante du travail que je présente. Petit article aussi, pour enfouir les deux articles passés, peut être un peu too much…

Ce semestre donc, le fabuleux Dominique Moulon était mon professeur d’animation. Les cours n’avait de cours que le nom, et on se trouvait plutôt dans une constante incitation à la folie, qui m’a beaucoup motivé. Le bluffer, bluffer cet homme de l’art, c’était là tout mon objectif.

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